La presse dans la tourmente �lectorale

Octobre 1998 marque le d�but d�un nouveau bras de fer entre les autorit�s alg�riennes et la presse priv�e de ce pays. Celle-ci accuse le pouvoir d�utiliser des pr�textes financiers pour la r�duire au silence alors que le processus �lectoral a commenc�. Le 11 septembre 1998, le pr�sident Liamine Z�roual cr�e la surprise en annon�ant des �lections pr�sidentielles anticip�es. Les Alg�riens sont appel�s � �lire un nouveau pr�sident de la R�publique au mois d�avril 1999.
A l�origine de la crise, la publication, pendant l��t� 98, d�une s�rie d�articles prenant ouvertement pour cible le g�n�ral Mohamed Betchine, ministre-conseiller du pr�sident Z�roual. Deux quotidiens francophones, Le Matin et El Watan, accusaient cet homme, l�un des plus influents du r�gime, �d�abus de pouvoir et de d�tournement de march�s et de biens publics�. Quelques semaines plus tard, une autre personnalit�, Mohamed Adami, le ministre de la justice, est � son tour mis sur la sellette.
Ces r�v�lations interviennent sur fond de lutte pour le pouvoir entre les diff�rents clans qui composent la n�buleuse du r�gime alg�rien et provoquent la d�mission du g�n�ral Betchine ainsi que celle de Mohamed Adami. Un fait sans pr�c�dent en Alg�rie. Jamais un homme du s�rail ne s��tait effac� de la sorte sous la pression des m�dias.
Les attaques des journaux priv�s contre des personnalit�s du pouvoir ont eu raison des assurances formul�es par le Premier ministre au d�but de l�ann�e 1998. Ahmed Ouyahia affirmait alors �que la libert� de presse est un acquis d�finitif � en Alg�rie. Le bras de fer d�clench� onze mois plus tard tend � prouver le contraire.
Tout a commenc� le 14 octobre 1998. Une mise en demeure est adress�e � quatre quotidiens : La Tribune, Le Soir d�Alg�rie, Le Matin et El Watan. Les imprimeries d�Etat, qui sont en position de monopole, leur donnent 48 heures pour r�gler l�int�gralit� de leurs cr�ances, rompant de la sorte, de fa�on unilat�rale, l�accord de remboursement �chelonn� conclu avec les �diteurs de journaux en avril de la m�me ann�e.
Imm�diatement, les journaux d�noncent le non-respect des accords sign�s par les imprimeurs et refusent de payer. De leur c�t�, les imprimeurs refusent de tirer les quatre quotidiens ce qui provoque leur disparition des kiosques pendant plusieurs semaines. Le gouvernement soutient qu�il s�agit d�un conflit commercial mais aux yeux des �diteurs l�affaire est purement politique. Selon eux, il s�agit �d�une censure qui ne veut pas dire son nom�.
Ce bras de fer intervient alors que les autorit�s manifestaient une relative souplesse � l��gard des m�dias depuis le d�but de l�ann�e 1998. Cependant, la nouvelle crise est venue rappeler que l�Etat alg�rien contr�le toujours les leviers qui lui permettent de museler la presse. Les comit�s de censure ont disparu en d�cembre 1997 mais le monopole de fait sur l�imprimerie, sur l�achat du papier et sur la publicit� institutionnelle constituent des instruments de pression �conomique dont l�Etat se sert pour censurer les journaux qui menacent ses int�r�ts.
Le gouvernement alg�rien pr�tend que l�Alg�rie est une d�mocratie. A la veille des �lections d�avril 1999, la libert� et l�autonomie de la presse constitueront un indicateur de la volont� de d�mocratisation affich�e par les autorit�s.
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