Elections Pr�sidentielles en Alg�rie: Les enjeux et les perspectives

L��lection pr�sidentielle du 15 avril 1999 marquera peut-�tre un tournant d�cisif dans les m�urs politiques alg�riennes.
En septembre 1998, la d�mission du Pr�sident Liamine Zeroual, au-del� des interrogations qu�elle soul�ve, t�moigne d�une �volution positive du r�gime, habitu� aux successions tragiques � la t�te de l�Etat. Derri�re le paravent d�une d�mocratie de fa�ade, l�arm�e, qui s�est impos�e depuis l�ind�pendance comme un pouvoir de fait accompli, est rest�e le pilier central de la vie politique. Elle fait et d�fait les pr�sidents, au gr� des �v�nements et des int�r�ts.
Depuis quelques mois, les luttes d�influence au sommet de l�Etat sont port�es sur la place publique. Les r�gles d�un jeu politique consensuel, qui ont rythm� les �quilibres au sein du s�rail, sont rompues.
Pour la premi�re fois depuis l�ind�pendance, l�arm�e n�a pas officiellement un � candidat favori � assur� de son investiture avant le d�roulement du scrutin. M�me si Abdelaziz Bouteflika, ancien ministre des Affaires �trang�res dans les ann�es 70, est soutenu par quelques officiers sup�rieurs et pr�sent� par son entourage comme le � candidat du pouvoir �, les �lections restent ouvertes. Le scrutin sera-t-il pour autant � loyal et r�gulier � ?
Malgr� les garanties du Pr�sident Z�roual et du G�n�ral Lamari, chef d��tat-major de l�arm�e, le spectre de la fraude n�est pas �cart�. Les candidats pr�nent une vigilance extr�me. Ils estiment que � cette derni�re chance pour sortir le pays de la crise et relancer le processus d�mocratique � ne doit pas �tre g�ch�e.
Au regard des enjeux qui sous tendent le scrutin, le pays est � la crois�e des chemins. Soit il rompt avec les pratiques autoritaires d�un r�gime � bout de souffle et affronte avec d�termination le danger int�griste dans le cadre d�un Etat de droit et du respect des droits de l�homme. Soit il recherche � n�importe quel prix un compromis avec les islamistes au risque de sombrer dans un r�gime totalitaire.
A la faveur de la campagne �lectorale, des sujets jug�s tabous sont abord�s avec s�r�nit� m�me s�ils continuent � soulever les passions. Pour la premi�re fois, le r�le de l�arm�e dans la vie politique est au centre des d�bats. Mais son �ventuel retour progressif � des missions d�finies par la Constitution et le n�cessaire transfert du pouvoir aux civils sont conditionn�s par la fin du terrorisme et le retour � la stabilit�.
Pour la majorit� des candidats, la restauration de la paix civile passe par un � dialogue sans exclusive � incluant les islamistes du FIS. Malgr� sa g�n�rosit� r�elle ou tactique, cette strat�gie �r�conciliatrice� est toutefois loin d��tre la panac�e. Pour les victimes du terrorisme, il s�agit �d�un coup de poignard dans le dos� qui risque de cr�er de nouveaux �pisodes sanglants. Le nouveau pr�sident devra s�atteler � r�soudre ce difficile et complexe d�fi.
Mais une question pr�alable reste pos�e: le futur chef de l�Etat sera-t-il enfin l��manation de la volont� populaire? Ou sera-t-il une fois de plus �d�sign� par l�arm�e r�duisant ainsi le scrutin � une simple formalit�?
L�objectif de ce rapport est de fournir aux observateurs un outil d�appr�ciation sur les enjeux, les acteurs et les conditions de r�gularit� de cette �lection.
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