ICGAnnual Report1995-96


Message du Pr�sident-Directeur
M. Nicholas Hinton, novembre 1996

Nicholas HintonICG peut revendiquer le fait d'�tre unique dans la measure o� nous apportons � cette discipline relativement nouvelle qu'est la pr�vention des conflits un m�lange de travail d'�valuation de grande qualit� sur le terrain et d'intervention sur la sc�ne internationale � un haut niveau. Cependant, ICG ne saurait pr�tendre �tre seul dans le domaine de la pr�vention des conflits; bien au contraire ces derni�res ann�es ont vu l'�mergence d'une pl�thore d'organisations de taille et de caract�re variables, toutes d�clarant un int�r�t pour la mati�re de plus, de nombreuses universit�s proposent des cours de pr�vention des conflits, et, tant en Am�rique du Nord qu'en Europe, des ressources consid�rables sont affect�es pour r�unir l'information sur la pr�vention des conflits.

Cel� ne devant peut-�tre rien au hasard, de nombreuses initiatives dans le domaine de la pr�vention des conflits trouvent leurs orgines dans le secteur non-gouvernemental. Elles s'inscrivent ainsi dans la tradition des ONG qui ont toujours su innover pour r�soudre quelques uns des probl�mes les plus controuvers�s que la soci�t� humaine ait eu � faire face.

Il existe une tendance qui va en se d�veloppant parmi les politiciens les plus visionnaires � reconnaitre l'importance de la pr�vention des conflits comme moyen d'�viter les co�ts substantiels et toujours plus lourds d'une intervention humanitaire et militaire post facto. ICG est � l'avant garde des organisations qui encouragent une telle tendance mais il reste beaucoup � faire pour que la rh�torique de la pr�vention se traduise en action concr�te.

La t�che de ceux d'entre nous qui pr�conisent une approche nouvelle pour traiter des conflits en gestation ne sera pas facile tant que les gouvernements continueront � voir dans les interventions de derni�re minute le moyen politiquement opportun de d�montrer qu'ils savent agir de fa�on d�cisive lors d'une crise. La triste r�alit� est que bien souvent l'aide humanitaire peut bloquer la recherche de solutions politiques � une crise et entraver la r�flexion sur une action pr�ventive.

Ceci s'est illustr� peut �tre plus que nulle part ailleurs dans la r�gion des Grands Lacs de l'Afrique centrale au cours des derni�res ann�es.

Il existe pourtant une d�marche relativement simple que les gouvernements, les fondations les plus importantes et bien s�r les ONG op�rationnelles pourraient adopter pour donner sa place � la pr�vention. Ils pourraient modifier les structures de leur financements pour les adapter aux r�alit�s de l'apr�s guerre froide, en transf�rant des ressources de cr�dits substantiels, actuellement allou�s, vers l'aide humanitaire et en cr�ant de nouvelles lignes budg�taires pour le travail pr�ventif.

La longueur de l'attente qu'il faudra pour voir s'op�rer ce changement crucial d�pendra, dans une large mesure, du temps pendant lequel nous sommes encore pr�ts � tol�rer le spectacle de la mis�re humaine dont nous avons �t� les t�moins ces derni�res ann�es lors de d�sastres de toutes sortes.


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