ICGAnnual Report1995-96


Un Monde en Crise

"Si tous les conflits, toutes les catastrophes et atrocités de ces cinq dernières années nous ont appris quelque chose, c'est qu'il est moins coûteux, plus humain et plus judicieux d'agir avant qu'une crise ne se développe, plutôt qu'après et de ramasser les morceaux."

Sénateur George J Mitchell




Au cours des six à sept dernières années, nous avons assisté à une explosion du nombre de crises complexes sur la surface du globe.

IFOR in BosniaAu déclenchement de chaque nouvelle crise, les puissances occidentales sont comme paralysés, ne sachant que faire, ni comment ni quand. Les tragédies de ces dernières années nous apportent le témoignage d'une indescriptible souffrance humaine et d'un gâchis économique mais démontre également la carence de la communauté mondiale face aux signaux de crise et d'instabilité et la répugnance des décideurs à agir de façon décisive lorsque l'action préventive est nécessaire pour arrêter des crises qui échappent à tout contrôle.

La peu glorieuse prestation de la communauté internationale dans la prévention des crises peut se comprendre mais elle n'est pas excusable. La guerre froide, toute porteuse de risques et côuteuse en liberté qu'elle ait été, n'en a pas moins contribué à un ordre mondial stable et prévisible. La politique internationale se développait selon des règles d'engagement fixes et clairement définies. Les évênements autours du monde se persevaient à travers le prisme des relations est-ouest. Les tensions ethniques et les conflits d'intérêt étaient enfouis pendant ces années, durant lesquelles le plus mineur des conflits aurait été perçu comme un détonateur dans les relations est-ouest. Il était alors relativement aisé de comprendre pourquoi les Etats-Unis, par exemple, dépensaient de l'argent et risquaient des vies pour maintenir à flot des pays instables d'Afrique, d'Asie ou d'Amérique centrale dans la mesure où s'ils ne le faisaient pas, ces pays pouvaient tomber sous l'influence soviétique. Mais avec le fantôme de la menace soviétique évanouie et des opinions publiques dans les pays occidentaux de plus en plus tournées vers les problèmes intérieurs, il devient difficile de plaider pour un engagement international. De nouvelles règles, de nouvelles logiques font cruellement défaut.

Les charniers de Bosnie, du Rwanda et de Somalie portent le témoignage sinistre de l'échec de la communauté mondiale à s'adapter. Les crises se sont développées hors de contrôle. Des millions de persones ont été tuées, d'autres millions jetés hors de leurs maisons. Des milliards de dollars ont été dépensés pour fournir une aide humanitaire aux victimes - cinq milliards en aide d'urgenge pour une seule année. D'autres milliards sont partis dans le maintien de la paix ou dans les programmes de reconstructions d'infrastructures, bâtiments, routes, commodités. Les effects économiques se ressentent jusque dans des économies régionales qui trébuchent, des investissements en chute libre, des pertes d'emplois et la hausse des prix.

Approche

C'est pour lutter contre cette dérive que ICG a vu le jour. Fondé le 1er juillet 1995, sa mission est d'aider les décideurs de tous niveaux de la communauté internationale à identifier les racines des crises actuelles ou potentielles et à inventer et mettre en oeuvre des stratégies pour les empêcher de se transformer en désastres humanitaires majeurs. Les premières lignes d'ICG dans cet effort sont ses 41 membres de la commission, parni lesquels d'anciens premiers ministres, présidents et ministres des affaires étrangères, parlementaires, diplomates, journalistes, hommes d'affaires, d'officiels de la Banque Mondiale ou d'agences des Nations Unies. La commission est présidée par l'ancien Leader de la Majorité Sénatoriale des Etats-Unis, George Mitchell. Michel Rocard, ancien Premier Ministre français, Malcolm Fraser, ancien Premier Ministre d'Australie, George Soros, le financier américain, et Ed Turner de CNN sont membres de cette commission.

La plus grande force d'ICG réside dans sa capacité particulière à combiner une analyse forte et indépendante des causes de ces crises avec une intervention à haut niveau international pour préconiser des solutions préventives et organiser des soutiens. La commission prend ses décisions avec les conseils du personnel d'ICG basé sur le terrain et dans les locaux de l'organisation à Londres et cherche à emporter un large soutien international pour mettre en ouvre une politque de mesures preventives.

Shématiquement, l'approche d'ICG se divise en trois éléments:

  • Analyser les crises se déclenchant ou potentielles et analyser les options de programmes préventifs
  • Préconiser une action préventive au niveau international, régional ou local
  • L'assistance aux initiatives locales


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